Projet collaboratif sur le drama : Romance is a bonus book

Hello, je suis très contente cette semaine de vous dévoiler une collaboration avec ma chère Manon du blog Dramaddict and wild thoughts, ce fut un véritable plaisir de partager l'avis de Romance is a bonus book avec elle, je vous laisse lire tout ça.Oui on était inspiré comme vous pouvez le constater^^

Résumé

Cha Eun Ho est le plus jeune rédacteur en chef de sa maison d'édition. Il est aussi un écrivain de génie, beau et intelligent. Bien qu'il soit gentil et chaleureux, il est très perfectionnisme lorsqu'il s'agit du travail. Gang Dan Yi est, quant à elle, au chômage. Elle était une ancienne rédactrice publicitaire très populaire, mais sa vie de famille ne lui a pas permis de continuer son travail. Après son divorce, elle décide de retrouver un emploi pour subvenir à ses besoins. Elle réussit finalement à se faire embaucher par la maison d'édition de Eun Ho...

Introduction

Manon : Bonjour tout le monde. J’aimerais commencer cette critique de drama, en adressant un petit mot à Justine. En effet, Justine m’a gentiment proposé de collaborer sur ce drama. Suite à cette proposition, je n’ai pu m’empêcher de me réjouir de la perspective de faire ce travail collaboratif parce que non seulement Justine est une personne dont j’apprécie le travail, la rigueur intellectuelle et la pertinence de ses articles, mais c’est aussi une personne que j’admire sur le plan humain, parce qu’elle est d’une incroyable gentillesse et bienveillance à l’égard des gens. De plus, j’ai coutume de dire que nous sommes soeurs spirituelles puisque des tas de choses nous lient : nous partageons une date d’anniversaire en commun, nous baignons dans le même univers littéraire d’un point de vue professionnel, puis nous avons souvent les mêmes goûts en terme de dramas, si bien que parfois des dramas qui défrayent la chronique et qui suscitent une vague d’amour, sont parfois des dramas que nous n’apprécions pas et d’une certaine façon notre place est marginale par rapport à l’accord favorable (unanime). C’est donc pour toutes les raisons que je viens d'énumérer que j’ai accepté tout naturellement cette proposition qui s’annonçait par avance être  un vrai plaisir : parler d’un drama cher à son coeur est agréable, et encore plus avec une personne que j’apprécie. Je te remercie encore de m’accueillir et de me faire confiance pour collaborer sur ce drama qui je sais, te tient aussi à coeur.

JustB : C’est moi qui te remercie Manon pour avoir accepté ma proposition. Je trouve tes articles remarquables grâce à la justesse de tes interprétations, cela ne peut paraître rien, mais tu as le don de soumettre au langage les sentiments les plus indéfinissables. En plus de ta belle plume et de ton esprit critique, tu es une personne extrêmement bienveillante, toujours là pour soutenir les gens en cas de coup dur! Nos points communs sont effectivement indéniables avec une passion mutuelle pour les mêmes dramas. Une telle ressemblance c’est incroyable, peut-être parce que nous sommes nées sous la même étoile? En tout cas, cela faisait un moment que j’avais envie de proposer une critique avec toi, alors c’est un réel honneur de partager ensemble l’avis de Romance is a bonus book. Étrangement, même si j’ai un pied dans l’univers éditorial et une certaine passion pour les livres, je ne pensais pas que ce drama allait autant me plaire. Rien de transcendant dans la construction du scénario et pourtant il a cette lueur humaine, commune aux histoires tranche de vie qu’on apprécie tant.

Scénario

Manon: Le drama dans ses grandes lignes raconte l’histoire d’une jeune femme, Kang Dan Yi, qui se retrouve dans une situation précaire à la suite de son divorce. Non seulement elle doit subvenir à ses besoins et notamment à ceux de sa fille, mais elle doit aussi faire face à une discrimination des plus sévères à son égard lorsqu’elle revient sur le marché du travail. Elle écume échec sur échec, parce que les compagnies lui reprochent officieusement sa période de soi-disant pause, où elle s’occupait à plein temps de sa maison et de sa famille, quand elle était mère au foyer, alors que ce job à temps plein était prenant et lui a demandé de sacrifier justement sa carrière à laquelle elle vouait un véritable intérêt. Les employeurs lui rétorquent également qu’elle n’est plus dans l’air du temps en terme de pratiques professionnelles. En bref, personne ne veut lui donner sa chance, alors qu’elle regorge de bonne volonté et de vraies compétences. De ce fait, elle manque de se retrouver à la rue, malgré sa persistance et son sourire à toute épreuve.

Mais heureusement, elle peut compter sur son meilleur ami, qui a tout pour plaire : Mignon, intelligent, écrivain, professeur à l’université et éditeur dans une grande maison d’édition. En revanche, il a été toujours très clair qu’une simple amitié les liait. Leur amitié date de leur enfance et ce sont bien plus des liens fraternels que des liens vraiment amicaux. Ainsi, trop honteuse d’avouer à son meilleur ami sa situation, elle lutte tant bien que mal en cherchant à se débrouiller par elle-même dans un premier temps, puis voyant que cela ne s’améliore guère, elle rassemble son courage pour lui demander de lui tendre la main. Cette aide dont elle va bénéficier, va lui apporter un vrai réconfort moral et un coup de pouce professionnel. Pourtant, cette cohabitation amicale va prendre un sacré tournant à la suite d'événements fortuits….

JustB : Dès le début on nous confronte ainsi au problème sociétale de la Corée, mais qui est, en somme toute, pareil dans les autres pays. Comment retrouver un travail avec des périodes creuses dans son CV ? Pourtant, comme l’a très bien justifié Manon, Kang Dan Yi ne s’est pas tournée les pouces pendant toutes ces années, elle s’est occupée avec acharnement de sa famille...On est alors outré de voir que toutes les portes lui sont refusées malgré toute sa bonne volonté. Elle va alors rusée contre les règles du système pour pouvoir être embauché. Cela nous fait réfléchir réellement sur les conséquences désastreuses du niveau de compétences requis par les entreprises. Romance is a bonus book n’est pas le premier drama à dévoiler cette obsession des compétences, mais à chaque fois, c’est toujours sous un message plus fort qu’elle en ressort. Il faut savoir que si ici les choses sont tout de même voilées - tout le monde n’a pas la chance d’avoir un Eun Ho dans sa vie (même si on aimerait bien) - la réalité est tout autre. Les personnes finissent pas abandonner leurs recherches pour des petits jobs sans gage d’avenir ou parfois pire, envisage de mettre fin à leurs jours à cause de la pression familiale. Parce qu’il ne faut pas l’oublier la Corée est un pays de pitié filiale. À l’égard de leurs parents, il est inconcevable pour certains jeunes adultes d’échouer professionnellement... En dehors de ça, le scénario bien que simple, propose le quotidien de ces deux amis puis plus tard amants. L’évolution de l’histoire est bien menée, si bien qu’on ne s’ennuie jamais. On a également une farandole de personnages secondaires tous plus intéressants que les autres, dont on a envie également de suivre le quotidien.

Manon : J’imagine qu’en lisant ces quelques lignes vous vous dites que le drama n’est pas très original, mais laissez moi vous dire que ce drama exploite des thèmes assez communs pour les subvertir grâce à une finesse d’écriture, un enchâssement de différentes intrigues également (parallèle à l’histoire de nos personnages principaux) et surtout une interprétation très juste de la part de nos acteurs. Je ne vous cache pas que le déclic pour ce drama n’est venu qu’au bout du deuxième voire troisième épisode parce que je trouvais cela trop conforme justement à d’autres dramas et que le personnage principal féminin manquait de profondeur. (on étudiera ce point dans la rubrique des personnages car c’est le seul point négatif que je pointerai réellement). Mais le drama s’est déployé et a montré toute l’étendue de son script et j’ai été plus que convaincue. Comme je l’avais mentionné dans un article de premières impressions sur mon blog, le drama rappelle sans doute aussi la série américaine Younger qui met en scène aussi une jeune femme qui se retrouve à cohabiter avec sa meilleure amie, à la suite de son divorce et qui se voit obligée de mentir sur son âge pour accéder à un travail. Notre drama qui surfe sur certains de ces thèmes-là, n’établit pas en une intrigue autour d’un personnage qui ment sur son âge, mais qui doit mentir sur son passé académique (son cursus et ses vraies compétences). Cependant, comme notre héroïne, les deux rentrent dans une maison d’éditions.

JustB: Le début du drama est effectivement longuet et surtout assez cliché avec le focus sur la vie chamboulée de Dan Yi. Comme dans tout drama où la princesse va mal, on a l’apparition du prince lead secondaire dans un moment de détresse qui nous fait doucement sourire. Donc sans surprise, j’ai mis aussi au moins 3 épisodes à rentrer réellement dans l’histoire et à m’attacher aux personnages. Cependant au fur et à mesure, le drama ne joue plus du tout sur le même tableau, il propose de rentrer plus longuement dans l’univers de tous les personnages, mais aussi dans celui de l’édition.

Manon : Baigné dans un univers éditorial, ce drama convient parfaitement à mes goûts de littéraire parce que le livre est aussi un support que j’adore, en dehors de celui visuel. De plus, c’est original de planter un décor dans un univers un peu moins exploité, qui est celui d’une maison d’édition. Jusqu’à présent je crois que je n’avais jamais vu de dramas se déroulant en plein coeur d’une maison d’édition. “We are like books. We wait to find us and open us to see what’s inside”. Cette citation formulée par un des personnages, utilisant une comparaison des êtres humains semblables aux livres, nous invite également à voir ce que nous réserve aussi ce drama.

JustB : Oui c’est bien la première fois aussi que je vois un drama porté sur l’édition et surtout comme tu le soulignes Manon, plus que le travail détaillé d’un éditeur, il amène à des réflexions plus philosophiques du livre. Un rapport extrêmement intelligent se met alors en place entre l’homme et le livre. Étant moi-même dans le monde éditorial, je suis touchée par ce que le drama propose. Comme une couverture pourrait illuminer un livre, le drama illumine le monde éditorial tout en restant réaliste, et ça c’est exceptionnel. Je suis contente que tous les métiers soient bien distingués avec l’auteur, le correcteur, le compositeur, le graphiste, l’éditeur etc. On a tendance souvent à mettre tous ces métiers dans le même panier alors je suis ravie que le drama souligne les différentes tâches du métier. Une place est même accordée au marketing, à la fabrication et même à la distribution et la diffusion! On ne nous épargne pas non plus les livres mis au pilon, une phase peu appréciée des éditeurs puisqu’elle montre l’ampleur des invendus mais qui est presque obligatoire pour chaque maison. Bref, un univers bien exploité, sublimé par des personnages passionnés par le milieu.  

Romance

Manon : Ce drama développe une dimension romantique comme son titre l’indique, et notamment d’une noona romance, avec en prime celle de l’histoire de deux meilleurs amis. J’aime beaucoup les dramas orientés vers une romance entre deux meilleurs amis puisque généralement on y trouve un développement  assez fin des étapes par lesquelles passent les personnages avant de se rendre compte qu’ils sont tombés amoureux l’un de l’autre. Je trouve ça d’une vraie beauté d’être rendus témoins d’un amour naissant, avec des personnages qui s’aperçoivent que leur liens se sont approfondis et qu’ils ont commencé à développer de nouveaux sentiments que jusqu’alors ils n’avaient  encore ressentis auparavant puisque leur amitié prend un virage à 180 degrés. L’évolution d’un amour amical à un amour purement sentimental est toujours touchant car il donne lieu également à des moments de doute à l’idée de franchir le cap de l’amour après avoir été amis pendant si longtemps. Et ce drama ne déroge pas à la règle car cela est fait tout en finesse. C’est vraiment progressif donc rien ne semble exagéré. “Two people who have spent a long time together do not need to use words to express their feelings”. Comme le révèle cette belle citation, la fluidité de cette relation amoureuse tient du fait que ces deux personnes se connaissent par coeur et que surtout elles sont habituées à la présence de l’un et de l’autre, ce qui rend leur relation très naturelle et comme une évidence. C’est comme si leur coeur savait déjà ce qu’il en était. Les coeurs se sont murmurés des choses avant que leur bouche verbalise et énonce ces dits-sentiments. Les coeurs et les corps avaient déjà parlé.

JustB : J’approuve les paroles finement exprimées par Manon, les amitiés transformées en romance sont également chères à mon coeur parce qu’elles évoquent nécessairement une relation naturelle et sincère. La romance est d’autant plus sublimée ici par la noona romance. L’écart d’âge est plutôt important, mais les deux se connaissent tellement par coeur que la relation est vraiment attendrissante. On a un petit côté enfantin de la part du héros envers sa noona qui est très mignon, mais bien entendu, il sont joints à des moments plus matures, voire plus taquins, accélérant alors les battements de nos pauvres coeurs. Sans m’attarder plus sur les détails puisque Manon l’a très bien fait, je dirais juste que la romance m’a beaucoup plu en étant à la fois discrète et présente par rapport au scénario. Elle laisse aussi la place à d’autres romances secondaires ce qui est totalement appréciable. D’autant plus qu’elle sont toutes très bien amenées et travaillées que ce soit pour le couple de jeunes recrues, celui des deux éditeurs ou encore celui de l’éditrice avec le graphiste. L’ingéniosité du drama est effectivement de bien doser tous ces éléments.

Personnages

Manon : Les personnages sont la clé de voûte dans ce drama. Pour dire les choses plus simplement, c’est le point fort (et il n’y a pas que celui-là) du drama. Il offre une perspective fort réjouissante parce que l’équilibre entre personnages secondaires et personnages principaux est parfaitement respecté.Les personnages secondaires sont suffisamment à l’écran pour qu’on puisse voir des intrigues liées à leurs histoires, être développées également. De ce fait, leur existence n’est pas artificielle parce qu’ils ont une existence qui leur est propre. On s’attache à ces personnages, comme aux personnages principaux.

JustB: Oui comme je le disais plus haut, le temps d’apparition entre tous les personnages est extrêmement bien réparti. Si bien qu’on s’attache à tous les personnages. Limite, les personnages secondaires ne deviennent plus secondaires dans la mesure où ils apparaissent tous dans chaque épisode. Cette mise en avant est pourtant bien risqué puisqu’il aurait été probable qu’on se lasse de voir autant de personnages à l’écran. En vérité bien au contraire, comme le souligne Manon, ils sont une vraie force.

Manon : Les personnages fonctionnent par tandem (par deux) selon des principes d’opposition (personnages antithétiques) ou bien de complémentarité. Ce qui fait qu’on se trouve souvent dans des scènes mettant en lumière deux personnages. Les personnages bénéficient tous d’une finesse d’écriture et chacun apporte son lot de consolation : la vague de fraîcheur avec des personnages plus farcesques et comiques, des personnages plus mélodramatiques et des personnages ambivalents (oscillant entre tonalité comique et plus sérieuse). Ils sont tous très intéressants et pas du tout caricaturaux. La vraie valeur de ce drama, c’est aussi la construction de diverses relations entre les personnages : que ça soit professionnel, amical ou sentimental, il y a un entremêlement des liens humains.

Ce que j’ai vraiment apprécié, c’est l’évolution progressive de certains personnages, notamment d’une des collègues et amis de Kang Dan Yi, Oh Ji Yool, qui est encore sous le joug de sa mère. Elle jouit au début du drama de très peu de liberté car elle est constamment surveillée par sa mère, en plus de l’étouffer en l’infantilisant, elle ne lui laisse pas mener la vie qu’elle souhaite et lui dicte le moindre de ses faits et gestes. Cela s’apparente à une sorte de carcan dans lequel il est impossible de s’épanouir puisqu’il y a une restriction du champ de libertés. Cependant, à l’occasion des rencontres qu’elle fait et surtout de l’embauche dans cette maison d’édition, elle va petit à petit s’émanciper et réellement grandir de cette expérience. Certes, elle est toujours un brin immature, mais cette personnalité loufoque et adorable, la rend aussi très attachante parce qu’elle ne cessera de démontrer qu’elle désire apprendre et s’ouvrir au monde qui s’offre à elle, malgré ses quelques maladresses. Elle souffle un vent de fraîcheur parce que c’est une personne chaleureuse.

JustB : L’intelligence du scénario se joue effectivement sur la construction de ses personnages et quoi de plus bel exemple que celui de cette jeune diplômée Oh Ji Yool. Un personnage que j’ai détesté au début par son caractère frivole, désintéressé et pourrie gâté. Une façade bien vite oubliée lorsqu’on comprend que sa mère l’enferme dans un avenir idéalisé. Quel bonheur alors de voir Ji Yool voler de ses propres ailes professionnellement, socialement et humainement.

Manon : À l’inverse de ce personnage tout en douceur, on retrouve un personnage féminin, un peu plus austère (ce sont que des apparences) qui est omnipotent, c’est-à-dire tout puissant, puisque c’est une personne qui contrôle toute sa vie et s’est consacrée surtout à l’accomplissement de sa carrière. Elle fait partie des 5 membres décisionnaires de la maison d’édition, ce qui signifie que son grade est important. Pourtant derrière ce grand sourire, se cache des rêves refoulés ou bien sacrifiés pour la réalisation de son job de rêve. Certes, elle est passionnée par ce qu’elle fait mais elle souffre de sa solitude et surtout des choses qu’elle a laissées derrière elle pour concrétiser ses rêves. Elle a fait ce choix et s’est donc adonnée pleinement à cela, en oubliant presque qu’à côté de toutes ces choses, il y avait aussi la vie, la vie, qui est parfois celle de rentrer chez soi et d’y partager un moment convivial avec quelqu’un. Le drama ne veut en rien proposer un schéma conventionnel du bonheur parce qu’il appartient à chacun de savoir comment se rendre heureux. En l’occurrence son bonheur pourrait être complet si elle était plus entourée car elle vit mal le fait d’être isolée. Prostrée sur sa chaise pour travailler presque nuit et jour, elle va se rendre compte un jour qu’autour d’elle, il y a des gens qui peuvent aussi l’enrichir humainement, et c’est en appliquant les conseils de cette dite personne, qu’elle en fera des constatations édifiantes pour son futur …

JustB : Le personnage de Ko Yoo Sun est effectivement très intéressant et finalement c’est celui auquel je me suis le plus identifiée. Il y a encore peu de temps, mon entourage me reprochait également cette froideur, d’avoir ce petit côté blasé et casanier. Alors de voir Yoo Sun s’ouvrir de plus en plus aux autres au lieu de rester cette directrice froide prostrée dans son travail m’a beaucoup ému. Il n’est jamais facile de montrer ses sentiments, surtout lorsqu’on n’a pas été habitué, alors vraiment, je suis contente d’avoir vu Yoo Sun se lâcher, notamment dans cette fameuse boîte de nuit. Son histoire avec SPOILER le président de la maison FIN SPOILER était super mimi d’ailleurs. Un rapprochement singulier grâce à des boutons de manchette qui est à l’image finalement du travail de couture. Un amour qui se coud de fil en aiguille.  

Manon : Ainsi c’est à l’orée des différents parcours de ces personnages féminins qu’on peut faire le constat suivant : pendant que l’une a décidé de vivre sous l’aile de sa maman, l’une de se consacrer à son job et une autre à sa famille, ces trois figures vont converger vers un but commun : celui d’être heureuse et de trouver chacune la forme que prend justement le bonheur pour elles.

JustB : Oui j’ai remarqué aussi que c’était l’image que voulait donner le drama, cette notion de bonheur qu’on pouvait retrouver dans les choses les plus simples du quotidien, mais aussi à travers les livres.

Manon : On pourrait aussi évoquer le couple marié de cette maison d’édition, qui connaît des tumultes au sein de leur couple et font le choix de se séparer, comme Kang Dan Yi avec son ex-mari. On aurait pu s’attendre à un discours moralisateur sur la séparation ou un choix scénaristique qui fasse en sorte que les deux se rabibochent. Pourtant, ce que cherche à montrer ce drama, c’est que l’épanouissement passe avant toute chose et puis parfois ils arrivent qu’on ne s’aime plus de la même manière qu’avant. C’est un message fort et très intéressant parce que ca met en avant la liberté de chacun. Ainsi je vous ai brossé le portrait de quelques uns de nos personnages féminins, mais il y en a encore d’autres, dont il y aurait encore beaucoup à dire aussi. En tout cas, tous ces personnages féminins (masculins) sont dignes d’admiration pour les choix qu’elles prennent, assument et surtout l’engagement avec lequel elles l’ont fait.

Maintenant, venons au point négatif que j’ai mentionné antérieurement, pour moi il s’agit justement de Kang Dan Yi. L’héroïne est peut-être sans doute un des personnages, à qui il manque un peu plus de finesse ou du moins qu’on ne voit pas assez de facettes de sa personnalité. Elle semble un peu plus fade que son avatar masculin, qui est plus développé et dont les traits de caractères semblent plus riches, et c’est peut-être pour cette raison qu’au premier épisode, j’ai été pas si emballée. Non seulement je trouvais le scénario assez banal, mais aussi avec l’affiche une héroïne un peu plate. Mais c’était sans compter le deuxième épisode qui a vraiment montré le visage de ce drama, qui en vérité recèle de tas de possibilités à offrir aux spectateurs. De plus, ce petit bémol concernant le personnage féminin ne m’a pas empêché de m’attacher à ce dernier. C’est juste que c’est quelque chose que j’ai remarqué.

JustB : Effectivement le personnage féminin est celui le moins détaillée de l’histoire. Innovant ou pas, il n’empêche qu’on se demande pourquoi on nous offre un personnage plus lisse. Alors certes, on nous offre toute son histoire de divorce dans les premiers épisodes, mais en réalité rien sur sa personnalité profonde, ni non plus sur son évolution personnelle. Une autre chose m’a un peu déçu également, j’aurai voulu en savoir plus sur sa fille. Elle nous est brièvement présentée dans le premier épisode avec le coup de téléphone, mais après plus rien du tout. Étrangement, j’envisageais peut-être plus de développements sur la relation mère-fille, mais aussi comment cette dernière apprendrait la nouvelle entre son futur beau-père Eun Ho et sa mère. Donc déçue de rester un peu sur ma faim sur ce personnage plutôt mystérieux.

Concernant Eun Ho, il est clair qu’on tombe très vite amoureuse de son personnage. Lee Jong Suk fait encore des miracles. Attachant, drôle, poignant dans les moments plus durs. Un rôle qui ne change pas de ses habitudes mais qui en même temps lui convient tellement bien! Il m’a touché plus d’une fois notamment lorsqu’il raconte son fidèle amour pour Dan Yi. Un amour si pur, celui qui ne ternit pas après toutes les années, même s’il essaye parfois de s’en dépêtrer alors qu’il n’est pas encore partagé, étrangement, l’amour est toujours là, il le ramène toujours devant chez elle, comme toutes les fois où il boit, peiné par son chagrin. On découvre aussi Eun Ho sous un passé plus sombre avec son histoire familiale, une partie que j’ai réellement appréciée à défaut d’avoir celui de l’héroïne. En tout cas, j’ai adoré ce personnage à la fois joueur et mature. Son expressivité à toute épreuve renforce également le personnage.

Réalisation

Manon : La réalisation est dans son ensemble assez simple et pure. Son esthétique repose sur une juxtapositions de séquences assez peu « extraordinaires », mais cela n’a en rien à envier à certains autres dramas parce que sa réalisation simple en fait aussi sa valeur. Cela se fonde également sur une colorimétrie très jolie avec des teintes douces, qui me rappellent celles de Something in the rain. Elles sont délicates, mises en relief par une luminosité travaillée. J’ai adoré. Quant à la réalisation en elle-même, elle porte le drama sur une autre dimension, celle d’un sublime exacerbé par son caractère étonnamment simple (en apparence), mais qui travaille des techniques de réalisation réelles. Le réalisateur et le scénariste ont travaillé notamment sur un volume des séries “I need a romance”, et on peut le ressentir dans la façon dont la caméra épouse les mouvements des personnages. On sent jamais que la caméra est de trop, elle ne fait que souligner les instants vécus, à travers le regard d’un des personnages. Elle capture bien les émotions ressenties par les personnages.

JustB : Mon ressenti rejoint celui de Manon encore une fois ; j’ai adoré la simplicité des séquences qui donne à voir des plans toujours lumineux, en osmose avec la nature. Cela apporte une atmosphère douce à l’ensemble du drama. Même les plans de nuit sont baignés par cette douceur. C’est pourquoi on a l’impression que tous nos personnages sont bienveillants et sympathiques. La luminosité suscite ces moments de bien être et engage certainement derrière le message du drama, soit de garder espoir pour toutes ces personnes qui cherchent un travail ou qui ne trouvent pas leur voie. En plus de l’atmosphère lumineuse, les séquences sont souvent chaleureuses avec la multiplication des personnages par plan, comme si on donnait à voir une grande famille. Toutes ces petites choses font pour moi la réussite du drama.

OST

Manon : L’ost est aussi le point sur lequel j’aimerais revenir parce que c’est un ravissement pour les oreilles. Un vrai enchantement je dirai même ! Comme beaucoup de dramavores, je suppose que les musiques tournent incessamment dans notre tête dès qu’on entend les OST dans nos dramas, sauf que ce drama réussit la prouesse de me rendre complètement addicte. J’ai en tête notamment la musique thème de ce drama (et d’ailleurs sur lequel se clôture le drama à la fin): https://www.youtube.com/watch?v=ZmG3nl7afA4. Cette très émouvante mélodie a été composée par un groupe de musique coréen que j’adore : Jannabi. Nombreuses sont les chansons composées par ce groupe à avoir connu un très grand succès. Pour en revenir à l’une des chansons phares de ce drama, je la trouve habité d’émotions diverses, juste et simple aussi au niveau de sa mélodie. Mais quelle beauté !

JustB : Je confirme, j’ai aussi apprécié la douce mélodie des divers OST proposés. Les musiques étaient présentes comme il faut, n'entachant pas la beauté des scènes romantiques comme certains dramas savent le faire.

Conclusion

Manon : Autrement dit, ce drama fait presque un sans faute qui me permet d’affirmer sans problème que c’est un petit coup de coeur. Certes, il vogue sur des thèmes assez traditionnels avec une romance, dont le schéma sentimental a déjà été travaillé avec une noona romance ( Something in the rain)  et une romance entre meilleurs amis (Fight for my  way et bien d’autres). Cependant, il introduit des éléments nouveaux (décor éditorial), de la finesse d’écriture dans ses personnages et dans  le traitement de son intrigue. Le dénouement est à l’image du drama et exactement comme j’aime, il est empreint de réalisme, et ne cherche pas à provoquer des rebondissements de dernières minutes farfelus, ou bien des fins dignes des contes de fée. Non, ce drama propose une fin comme je les aime : simple, avec aucune fioritures, c’est finalement à l’image de ce que ce drama aura été tout du long et je n’aurais pu espérer mieux. La seule chose que je regrette dès à présent c’est d’avoir quitté  les personnages et leur univers, et à présent, vous lecteur. C’est donc pour se consoler de ces adieux temporaires, que je vous laisse avec des citations éminentes de ce drama et qui sont remplies de sagesse ou de beauté. Il y a une citation en l’occurrence qui résonne en moi comme une certitude : "Having feelings for someone means giving away a bit of your heart." Il est vrai que lorsqu’on éprouve des sentiments pour quelqu’un (amical, sentimental etc), c’est toujours faire un don de soi. C’est se tourner vers cette personne et s’abandonner à elle. On lui confie quelque chose qui nous appartient dans le but du partage et de la communion. Rien de plus beau !

JustB : Romance is a bonus book n’était en rien prometteur et pourtant, il s’est installé semaine après semaine dans mon coeur. Comment faire autrement avec cette palette de personnages au réalisme affolant ? Je ne dirais pas que le scénario repose uniquement sur ça, mais en grande partie oui parce que les personnages ont tellement à nous offrir par leurs superbes évolutions aussi bien socialement que professionnellement. C’est un réel plaisir de les voir s’ouvrir au bonheur. En plus des personnages, le drama est un réel hymne à l’univers éditorial. Une présentation juste, sans fioriture, avec des métiers bien discernés et explicités. Être éditeur c’est avant tout être un “passeur” d’informations, de culture, et je crois que le drama a su nous véhiculer cet aspect. On ressent toute la passion que suscite l’objet livre chez nos personnages et c’est ce qui les motive à faire ces métiers de l’édition. Tout comme Manon, ce drama tranche de vie va énormément me manquer. Avec tout ce que nous avons évoqué, bien évidement, nous vous recommandons de lancer ce drama, notamment si vous êtes un passionné de livres !

Citations

"Dream. And yearn. Love deeply and lastingly. We rest, and dwell in our momentary joy to recharge ourselves so that we can return to the world full of pain. So that we can have new dreams. Yearn for new things, and love once again, deeply and lastingly.

When something leaves, it leaves a hole and you get to decide what to fill it with."